Un arbre noble

L’oranger est cultivé depuis au moins 23 siècles par les Chinois et les Indiens. Il arrive en Europe lors des grandes conquêtes et est introduit en Andalousie au IX^e siècle et en Italie au XI^e siècle.

Il est alors utilisé pour ses propriétés médicinales et ornementales. Ses fleurs étaient déjà utilisées pour la parfumerie, appelé « Eau de Naffe », puis au XV^e siècle les Italiens expérimentent l’extraction à la vapeur pour obtenir le Néroli, utilisé aussi en pâtisserie (eau de fleurs d’oranger). A partir du XVI^e siècle, il est implanté massivement sur le littoral méditerranéen, puis à Grasse pour la parfumerie.

Des usages multiples

Sur un même arbre, fleurs, feuilles, fruits et écorces de fruits sont utilisés pour leurs bienfaits médicinaux et gustatifs. Par exemple, pour l’oranger amer :

• Les fleurs au parfum subtil s’utilisent en infusion ou sont distillées pour donner l’eau de fleur d’oranger et l’huile essentielle de Néroli.
• Les feuilles sont aussi utilisées en infusion et servent à la fabrication de l’huile essentielle de petit grain bigarade.
• Les fruits sont bien sûr comestibles et utilisés en cuisine.
• L’écorce est également médicinale en infusion et sert à confectionner l’huile essentielle d’oranger (par expression du zeste).

Une plante apaisante et digestive

L’oranger amer est davantage employé en phytothérapie, bien qu’il soit possible d’utiliser l’oranger doux.

L’oranger est une plante calmante des spasmes à la fois digestifs et nerveux. Il est utilisé pour les digestions lentes, les ballonnements, les maux de ventre lorsque ces problèmes digestifs sont liés à des troubles émotionnels.

Sur la sphère nerveuse, c’est une plante sédative qui agit sur les états de stress, de nervosité et de surmenage. Elle apaise les troubles émotionnels et les problèmes d’endormissements.

Employée en phytothérapie, il n’y a pas de contre-indication. Des interactions médicamenteuses peuvent être observées avec des extraits titrés (achetés sous forme de complément alimentaire).

Nota Bene : les interactions médicamenteuses sont élevées avec le pamplemousse de part une réaction chimique qui peut soit conduire à un surdosage du médicament, soit à une baisse d’efficacité. Sa richesse en vitamine K comporte des interactions avec les anticoagulants notamment.

Comment l’utiliser ?

En infusion médicinale

• Pour son effet digestif : infusion de feuilles ou d’écorces de fruits (1 cuillère à soupe de feuilles ou 1 cuillère à café d’écorces de fruits par tasse, infusion 15mn)
• Pour son action calmante nerveuse : infusion de fleurs (1 cuillère à café par tasse, infusion 10mn) / eau de fleur d’oranger (1 cuillère à café dans un verre d’eau avant le coucher).

En cuisine

• Eau de fleur d’oranger dans les pâtisserie, sur les fruits frais, dans les boissons, …
• Fruits frais
• Zestes et fruits en confiture, fruits confits, pâtisserie, …

Recette : Infusion fraîche pour l’été

Pour une infusion rafraîchissante et médicinale de l’été. Pour 1 litre :

• 1 cuillère à soupe d’écorce d’orange
• 1 cuillère à café de romarin
• 1 cuillère à soupe de verveine citronnée

Infuser 15 minutes dans de l’eau chaude, filtrer, puis laisser refroidir et placer au frigo.
Boire durant la journée.

Sources

300 plantes médicinales de France et d’ailleurs, Claudine Luu – Annie Fournier, ed. Terre vivante, 2020
Althea Provence